Une gamme de fabrication est le mode opératoire décrivant la succession des étapes nécessaires à la réalisation d’un produit. Elle est liée à la nomenclature, qui est la liste et la quantité des composants à mettre en œuvre aux différentes étapes de la gamme. Les ordres de fabrication lancés en production sont associées à une gamme, et précisent la quantité à produire, la date prévue, …
Les éléments d’une gamme
Une gamme (ou recette, process, formule, … selon le secteur d’activité) comprend donc un
en-tête, qui précise :
- Le libellé ou la référence de la gamme
- Sa version
- Le produit fabriqué
- Ses dates d’application
- Des plans ou d’autres documents liés
- Les tailles de lot de fabrication, de transfert
- …
Puis suit une succession d’
opérations, habituellement numérotées de 10 en 10 (afin de pouvoir en intercaler ultérieurement d’autres), qui comprennent chacune :
- Un numéro (10,20,30,…)
- Un libellé
- Un poste de charge (ou une ressource) : il s’agit de l’unité de gestion qui est utilisée par l’opération, en lien avec une section comptable (coût horaire, de réglage, …) et un éventuel coefficient d’utilisation. Exemple : rectification, contrôle visuel, préparation matière, …
- Des temps alloués (temps de préparation, temps de cycle, …)
- Des outillages nécessaires
- Des schémas ou des plans
- …
Ces opérations peuvent être elles-mêmes découpées en
sous-opérations. Dans la première opération de notre exemple, faire revenir les lardons peut représenter une première sous-opération. Ces sous-opérations sont parfois appelées
phases (tel que le fait l’ERP SAP, par exemple).
Historiquement cependant, les premières gammes ont été écrites pour des
opérations d’usinage, milieu dans lequel on a l’habitude d’appeler phases les opérations (pendant lesquelles la pièce n’est pas démontée de son outillage), les phases étant découpées en opérations, soit un vocabulaire inversé… A noter enfin que certains domaines ont leur vocabulaire propre : dans l’industrie du couteau par exemple, les opérations sont appelées
rangs.
Les opérations d’une gamme peuvent être successives ou se faire en simultané. On parle de
séquencement des opérations. Dans notre exemple, les deux premières opérations peuvent être réalisées en parallèle et être terminées afin de réaliser la troisième (selon un lien de type
fin-début : la fin des opérations 1 et 2 autorise le début de l’opération 3). On obtient alors une représentation graphique du
synoptique de la gamme :
Les gammes peuvent être très synthétiques, limitées à la liste des opérations, leurs postes de charge et taux d’utilisation : on parle de
gammes de gestion, voire de
macro-gammes, utilisées pour la planification long terme. Elles peuvent à l’inverse être très détaillées, à destination du terrain : il s’agit de
gammes opératoires.
Arborescence des gammes
Dans notre exemple de recette de pâtes à la carbonara, les pâtes fraîches peuvent elles-mêmes avoir été préparées, grâce à une autre gamme, en amont. Elles sont alors un
semi-fini, et non plus un
composant. On parle de
niveaux de nomenclature, qui peuvent être représentés sous la forme d’une arborescence :
Chacun des niveaux de nomenclatures peut être fabriqué ou acheté (
make or buy). S’il est fabriqué, son mode opératoire de fabrication peut être :
- inclus dans la gamme du produit fini principal : c’est le cas de la sauce carbonara. il s’agira alors d’en-cours de fabrication, non stocké (et souvent non géré par l’ERP). Il peut même s’agir d’un article fictif, ou fantôme, regroupement fonctionnel de composants sans véritable existence physique.
- ou défini par une autre gamme : c’est le cas des pâtes fraîches. Il s’agira alors d’un semi-fini, géré dans l’ERP, et pouvant servir à d’autres gammes de production (des pâtes au pistou par exemple).
Le
calcul des besoins est alors fait sur les niveaux de nomenclatures les plus élevés : en fonctions des demandes futures en pâtes à la carbonara, au pistou, …, il est possible de calculer les besoins en farine, œufs, sel, lardons, …