La méthode des
5 pourquoi est une méthode de recherche de la
cause première d’un problème ou dysfonctionnement. Elle permet de dépasser un niveau superficiel, et d’aller au fond du problème, afin de s’attaquer à ses racines.
Dans le cadre d’un audit, ou d’une séance de résolution de problème, cette méthode consiste donc à demander judicieusement plusieurs fois « pourquoi », de manière à creuser chaque réponse apportée :
– La production s’est arrêtée hier pendant 20 min vers 17h00
– Pourquoi ?
– Parce qu’il n’y avait plus de composants.
– Pourquoi ?
– Personne n’était disponible pour remplacer l’approvisionneur parti en pause.
– Pourquoi ?
– Parce que les intérimaire embauchés récemment n’ont pas le permis cariste.
– Pourquoi ?
– Parce que ça n’a pas été demandé à l’agence d’intérim.
On pose autant de fois la question
pourquoi ? que nécessaire, et on s’arrête quand on pense avoir atteint la cause première. Il faut orienter les réponses sur des causes que l’on peut maîtriser. Par exemple, si le manque de composants est dû à une grève des transporteurs, le
pourquoi ? portera plutôt sur la raison qui a poussé à maintenir la production malgré la rupture de stock prévue, par exemple.
Limites des 5 pourquoi
- La méthode peut paraître directe et inquisitive si les pourquoi ? sont posés abruptement. L’interlocuteur peut avoir le sentiment de subir un interrogatoire et se sentir jugée. Il faut expliquer que l’on s’en tient aux faits, et ne pas mettre en cause des personnes directement. C’est le principe de recherche de causes premières qu’il faut retenir dans les 5 pourquoi.
- La recherche des causes (ou plutôt de la cause) est linéaire, alors que les causes peuvent être multiples et interdépendantes. Dans ce cas, on gardera le principe de recherche des causes premières, mais sous une forme arborescente, en construisant un arbre des causes ou un diagramme des causes (Ishikawa).
- Il peut être utile d’orienter le questionnement en balayant le spectre des possibilités :
- En s’assurant qu’aucun des 5M n’a été oublié
- En interrogeant sur la cause des faits (pour du curatif), mais aussi sur la cause de la non-détection (pour du correctif), voire sur celle de la non-préparation de l’organisation au dysfonctionnement (pour du préventif).
- En croisant avec d’autres questions : Qui ? Quoi ? Quand ? …